Traversée retour épisode 2

Je ne vais pas vous refaire l’inventaire de nos activités en mer car ce sont, grosso modo, les mêmes que dans l’épisode précédent ! Une veille météo est un peu plus présente et on verra que c’est plutôt utile !

Je vais, par contre, essayer de vous faire voir, parmi les moments de navigation, un qui est à mon sens important et parfois beau et/ou surprenant !

C’est le Coucher du Soleil. J’ai filmé cet instant tous les soirs et je vous en livre quelques extraits en raccourcis plus ou moins accélérés afin que ce soit le moins lassant possible. Moi je les ai vécus avec 24h d’espace temps entre chaque ! Je ne sais pas si vous aurez la patience de les visionner de la même façon, mais chacun et chacune faites bien comme vous voulez !!…

Dimanche 18 Juillet

La 1ère journée de navigation s’est plutôt bien passée, un peu de moteur puis le vent s’est levé en nous poussant une peu par le travers ! Chouette pas de près (on en avait assez fait pendant le 1er épisode !)

Lundi 19 Juillet

On a plutôt bien avancé en faisant 123 miles en 24h, un peu plus de 5 nœuds de moyenne ! Le vent nous pousse plus de l’arrière et tantôt à tribord, tantôt à bâbord, ça nous oblige à le suivre un peu si on ne veut pas empanner toutes les heures ou plus !!

Mardi 20 Juillet

Encore bien avancé avec 124 miles dans les dernières 24h ! Nous attaquons la nuit avec 1 ris dans la Grand Voile (GV) et 2 ou 3 tours dans le génois pour l’aplatir un peu sur son tangon. Les voiles sont en ciseaux pour le vent arrière.

Mercredi 21 Juillet

2 ris dans la GV et 5 tours au génois, le vent est monté aujourd’hui et nous filons 7 à 8 nœuds sous les grains ! 137 miles en 24h et 2 cargos croisés à 1.2 miles ! Ils se déroutent un peu pour nous laisser passer. Sympas !

Jeudi 22 Juillet

Le coucher de soleil d’hier soir (mercredi) ne me disait pas ce qui allait se passer dans la nuit ! A partir de 23h les nuages ont couvert tout le ciel et la lune n’éclairait plus rien. Par contre les éclairs de l’orage qui approchait, eux ils éclairaient très bien le plan d’eau autour de nous ! L’angoisse de la foudre a commencé à s’installer et je n’ai lâché mon quart que vers 3h30, après être sûr de l’éloignement de l’orage, afin que Joëlle puisse gérer la suite sans embrouille ! Sous l’orage nous avons eu 35 à 40 nœuds de vent pendant 1/2 heure puis presque plus rien, nous obligeant à mettre le moteur dans la journée suivante. Les batteries en ont bien profité car le vent venant de l’arrière, l’éolienne ne donne pas grand chose et sans soleil, le panneau solaire non plus !

J’ai essayé de vous montrer un lever de lune en même temps qu’un coucher de soleil ! La lune est toute petite en début de vidéo !! Ouvrez bien les yeux !

Vendredi 23 Juillet

La période de « pétole » envisagée par les prévisions météo prises avant de partir (fichier ZYGRIB) nous tombe dessus un peu plus tôt et nous oblige à remettre le moteur, à faire du près et/ou du vent arrière en fonction des rotations de Sieur Éole ! Puis il décide de rester au Nord Ouest, nous obligeant à refaire du près ! Mais on va dans la bonne direction à 5.2 nœuds avec 1 ris dans la GV et le génois plein ! Un groupe de dauphins vient nous tenir compagnie pour finir la journée et souhaiter « Bonne nuit » à Joëlle qui va se coucher !

Samedi 24 Juillet

Le vent revient à l’arrière mais un peu faible et nous oblige à remettre le moteur pour avancer un peu. Tant mieux pour les batteries mais le gasoil n’est pas sans fin ! Ça devrait aller jusqu’au bout quand même ! Encore un groupe de dauphins (très nombreux, Joëlle en a compté environ 30 à 40 !) croise notre route sans venir jouer dans l’étrave ! Ils doivent chasser car ils sautent dans tous les sens et parfois assez haut ! Ce soir le soleil est absent et le ciel un peu « plombé » !

Dimanche 25 Juillet

Encore une journée avec des épisodes au moteur accompagné des 2 voiles parfois pour l’aider à ne pas trop boire de gasoil et nous faire avancer à 3 ou 4 nœuds, quand même ! Le peu de vent qui gonfle les voiles est en grande partie dû à Kéjadenn qui avance au moteur ! 107 miles en 24h c’est toujours mieux que rien !

Lundi 26 Juillet

Le vent revient petit à petit et nous parcourons environ 100 miles dans les dernières 24h. Un couple de globicéphales (un petit et un plus grand) nous croise loin à l’arrière mais assez près pour les identifier. Deux heures plus tard c’est un couple de grands dauphins gris (ils ont des ailerons dorsaux très accentués en faux !) qui vient doubler Kéjadenn sans rester très longtemps ! On ne va pas assez vite !

Mardi 27 juillet

C’est aujourd’hui que nous devons traverser le rail des cargos ! Cette « autoroute » très fréquentée peut être assez angoissante à franchir. Nous avons vu plein de gros et moyens cargos, pétroliers et autres (voir les photos de l’écran de notre ordi qui nous les signale bien avant de les avoir de visu !)

La nuit de ce mardi débute plutôt bien car un groupe de 4 ou 5 dauphins accompagne Kéjadenn pendant plus d’une heure et demie. Il fait nuit noire, la lune n’est pas levée et les nuages sont assez présents. Je les entends et surtout je vois leurs sillages dans cette Mer d’Iroise très riche en plancton ! Cela donne une fluorescence à tout ce qui bouge dans l’eau. Le sillage de Kéjadenn est vert fluo et ceux des dauphins autour du bateau le sont de même. C’est magnifique ces fusées vertes dans cette eau noire. Et ça pendant tout ce temps, je les en ai remerciés vivement ! Pas de photo ni vidéo car je ne suis pas équipé pour en faire la nuit ! Dommage, mais si vous avez la possibilité une nuit d’observer ces effets, vous pourrez en juger par vous même !

Mercredi 28 Juillet

Je commence la journée, sur mon livre de bord (comme à chaque fois que cela est le cas !), par souhaiter un JOYEUX ANNIVERSAIRE à François (mon frère !).

Toute cette dernière nuit en mer, nous avons repéré les différents phares qui balisent la côte de Bretagne Ouest…

Pour arriver au petit matin devant l’entrée du Goulet de Brest juste avant la renverse de marée haute afin de profiter du flot pour rentrer en rade !

A 6h00 TU, 8H locale nous mettons Kéjadenn au ponton du port du Moulin Blanc !

Fin de ce voyage !! …

Traversée retour 1er épisode !

Nous voici donc arrivés à Horta sur l’île de Faial dans l’archipel des Açores !

Mais avant de vous conter ces îles, je vous mets quelques mots sur notre trajet !

En effet nous avons navigué pendant 24 jours pour aller de la Martinique aux Açores. C’est un trajet de 2250 miles nautiques (environ 4000 kms), si on le fait en ligne « droite » (je mets des guillemets car la terre est ronde et la ligne droite est un peu courbée !).

Nous sommes donc partis comme je vous le disais dans l’article précédent le vendredi 21 mai 2021 à 10h30 après avoir fait un dernier plein de gasoil à la marina du Marin.

Les premiers jours, ceux qui nous servent à nous amariner, ont été assez mouvementés. Non pas par des conditions difficiles mais simplement que nous étions au près (pas serré car Kéjadenn ne l’aime pas et nous non plus !), et qu’à cette allure là ça cogne dans la vague et c’est toujours penché !

A force on s’habitue un peu ! C’est sans doute ce qui nous a permis de tenir comme ça pendant un peu plus de 13 jours !!

Je mets une « petite » vidéo qui essaie de montrer les différents états de la mer que nous avons rencontré ! Attention, les personnes sensibles au mal des transports seront peut-être un peu « remuées » ! Accrochez vous à votre fauteuil et n’essayez pas de vous tenir à votre écran !

Pour celles et/ou ceux qui en revoudraient, voici d’autres images qui bougent un peu !! (lien)

Donc au bout de ces 13 jours au près, nous avons effectué un virage à droite (Voir la carte précédente !) en profitant d’un jour ou le vent était absent ! Et oui ça arrive aussi de se retrouver sans vent ! C’est la patience , en attendant qu’il revienne, ou on allume le moteur ! Mais là il faut gérer les réserves de gasoil, qui ne sont pas illimitées et qui ne nous permettent pas, en tout cas, de faire la traversée au moteur ! On a, en tout et pour tout, 180 litres et le moteur consomme entre 1.5 et 2 litres à l’heure en fonction de comment on met l’accélérateur ! Donc le compromis c’est de ne pas avancer trop vite car il est gourmand, mais d’avancer quand même pour espérer trouver du vent plus loin !

Je vous disais tout à l’heure que la route était de 2250 miles nautiques en ligne « droite » et vous pouvez vous douter que ce serait trop facile que de faire la ligne « droite » ! Le vent venant de l’Est en oscillant du Nord Est au Sud Est le premier bord au près, celui de 13 jours, c’est soldé par une montée vers le nord assez importante mais le « gain » vers l’Est est resté assez modeste (voir la carte !). C’est donc un ajustement permanent de la route en fonction du vent, en force et en direction !

Après ce virage à droite, nous avons eu des vents venant tantôt du Sud, du Nord, de l’ouest et même à la fin du Nord Est !! Quand il n’était pas absent, il était quand même assez souvent de l’Ouest et ça nous a bien poussés vent arrière avec les deux voiles en ciseaux !

Ne nous plaignons pas des calmes plats, car ils nous ont permis d’admirer des cachalots ! Oui nous avons eu, à nouveau cette chance de voir deux femelles accompagnées de leur petit. Nous avons aperçu, tout d’abord, un cachalot soufflant régulièrement et à ses côtés deux autres beaucoup plus petits soufflant plus souvent et moins fort ! Dans un 2ème temps, nous avons aperçu, à l’écart, un autre grand cachalot qui rejoignait les 3 autres, puis distinctement les deux grands avec chacun un petit à côté ! De là nous en avons déduit qu’il s’agissait de 2 femelles et leur progéniture.

Elles ont continué leur chemin tranquillement, sans s’occuper de nous et au bout d’une vingtaine de minutes, nous avons repris notre route qui était l’inverse de la leur !! Quelques jours plus tard, dans un autre moment de clame plat, nous avons croisé un autre cachalot solitaire et traçant gentiment sa route inverse à nous. Nous ne l’avons pas suivi car il a sondé au bout de 10 minutes d’observation ! Ces moments restent bien marqués dans nos mémoires car ils sont assez rares et très apaisants !

Pendant ces jours en pleine mer, nous alternons les quarts de veille. Il n’y a pas beaucoup de circulation mais quand même, ce serait dommage de rentrer en collision avec le seul sur l’eau avec nous ! Voici quelques photos et/ou vidéos de nos activités….

Mais aussi broderie !
La lecture tient une place importante tant le jour que la nuit !

La cuisine, cela va sans le dire ! Mais ça n’est pas tous les jours facile !!

Mais le résultat est toujours excellent et apprécié !

Faire du pain est une activité à part entière, cela prend du temps et de l’énergie. Mais c’est tellement bon le « pain frais » !

Dans cette traversée, nous ne sommes pas seuls. S’il fallait tenir la barre 24h / 24h, nous ne tiendrions pas tout ce temps ! Nos compagnons infatigables, ou presque, sont Bonnie et Clyde ! Je vous en déjà parlé lors des précédents grands trajets car ils sont là depuis le début et toujours fidèles. Bonnie tout d’abord car c’est elle qui travaille le plus souvent. C’est notre régulateur d’allure. Elle conserve un cap par rapport au vent. Elle est précise et ne ronchonne jamais (c’est pas comme moi !). Elle ne demande pas beaucoup d’énergie, juste des soins d’entretien léger aux escales. Le seul inconvénient de Bonnie est que si le vent tourne, le bateau aussi !! ça n’est pas grave sur quelques degrés mais quand il passe du sud à l’ouest , Kéjadenn ne va plus sur la bonne route ! Il faut donc veiller à ces changements de vent pour rester dans le bon cap.

Clyde est moins souvent à la barre car nous lui réservons les périodes sans vent, où Bonnie ne peut pas assurer son rôle. Il tient bien le cap qu’on lui donne mais demande beaucoup d’électricité, il est assez gourmand ! Comme le moteur tourne quand il travaille, ça n’est pas trop grave. Son entretient est un peu plus mécanique et électronique, donc plus complexe ! Mais nous ne nous en séparerions pour rien au monde, à moins d’une mort certaine de ces composants !

Je ne vais pas oublier celles qui nous ont emmenés à bon port : Nos voiles !

Je vous ai parlé plus haut de ces cachalots croisés par temps très calme, mais nous avons eu aussi la visite de quelques dauphins venant jouer à l’étrave ! Eux aussi ils meublent nos journées de ces joies introuvables ailleurs !

Nous avons « traverser » des espaces entiers de sargasses pendant la première partie de ce trajet. Il en fallait nettoyer la « pelle » de Bonnie toute les heures et même plus souvent à certains moments ! (Lien pour explications !)

Nous avons croisé aussi une multitude de « Vaisseaux Portugais ». Non ce ne sont pas des navires battant pavillon portugais, mais des animaux de la famille des méduses (lien pour explications scientifiques !)

La vue d’un oiseau, en pleine mer est censée annoncer l’approche d’une terre !! Mais des Pétrels, nous en avons vu presque tous les jours ! Je n’ai pas réussi à savoir si c’était les mêmes qui nous suivaient depuis la Martinique. Mais ils étaient là souvent à planer sur les vagues à quelques centimètres de l’eau !

Les moments de « pétole » sont aussi une source d’inspiration pour les photos et/ou vidéos. Je vous en mets quelques exemples divers et variés …

La mer est grande et plate !
J’ai essayé de filmer le Rayon vert … Je l’ai vu mais la caméra n’a pas le même œil que moi ! Dommage pour vous !
Elle est aussi très jolie quand elle fait le miroir !
J’en profite pour filmer ce que nous ne voyons jamais en étant dans le cockpit !

Quand il n’y a pas de vent nous nous permettons des fantaisies !

Ce bleu est tellement attirant ! Mais nous prenons toutes les précautions afin de ne pas nous retrouver seul au milieu de l’océan et Kéjadenn qui partirait sans nous !

Puis le soleil nous réchauffe ! Car il ne faut pas croire, mais la température de l’océan ce n’est pas la même qu’aux Antilles !!

Ces alternances de vent (15 et même 20 nœuds !) et de pétole (mer lisse et calmes plats !) nous ont tout de même permis d’avancer et de rejoindre Horta de Faial en 24 jours et demi. Nous avions prévu environ 28 jours ! Nous avons donc été « vite » !!

Arrivés de nuit (2h du matin pour nous et 4h pour les Açores !) nous nous mettons sur ancre dans le sud de l’avant port en faisant discrètement pour ne pas réveiller les voisins ! Puis nous attendrons le matin pour prendre contact avec les autorités locales et sanitaires (COVID oblige !!). La suite, je vous la mets dans le chapitre suivant sur nos pérégrinations dans l’archipel des Açores … Ce sera en fonction de la qualité des connexions internet sur chaque île !!

Grande traversée vers le Brésil

Où en étions nous ? Ah oui ! Nous partions de Brava, la dernière fois que je vous racontais ce que nous vivons avec Kéjadenn. Nous avons donc largué les amarres, ou plutôt nous avons relevé l’ancre pendant qu’un « local », sur le quai, nous larguait l’amarre passée à terre à l’arrière du bateau. Obligado e Ate logo ? (Merci et à une prochaine ?)

Notre prévision de trajet …..

Soleil et vent  plutôt musclés semble-t-il mais la mer n’a pas l’air méchante ! Sortie du port on range tout sur le pont et on déroule un bout de génois pour avancer. Le moteur va rester un moment car les batteries ont besoin d’une bonne charge ! Le paysage est magnifique et ce côté de l’île nous était inconnu. Terre aride et très escarpée avec plusieurs plans de « montagne ». Quelques coins où poussent des buissons, mais aucune habitation même vers le sud de l’île. Seulement un phare sur la pointe sud, dernière « lumière » avant longtemps !

Un petit courant de 0.7 nds est contre nous mais pour l’instant le vent et le moteur font avancer à 5 nds !! Au bout de 2 heures, le vent passe au sud ouest, pas fréquent dans ces parages ! Et malgré le moteur à 1800 tours/minutes, nous n’avançons qu’à 4 nds ! Les réserves de gasoil sont limitées et si nous commençons à les entamer dès maintenant, que va-t-il nous rester pour passer les calmes du « pot au noir » (lien). Donc on éteint le moteur et n’avançons qu’à 2 nds sur l’eau et 1.5 nds sur le fond !! Je ronge mon frein, ou plutôt je me demande si ça va durer et combien de temps ? Les prévisions du fichier météo, pris juste avant de partir, nous donnaient 15 à 20 nds de vent de Nord-Est !!?? Bref, je vous passe tous mes états d’âme plus ou moins pessimistes et alarmants (ceux qui me connaissent peuvent voir de quoi je parle !). Mais ça dure et ce n’est que vers 22h qu’une première bouffée d’air nous fait atteindre les 3.5 et même les  4 nds !!. Cela non plus ne dure pas et pendant le quart de Joëlle, ça va même tomber à 0.8 nds sur l’eau avec toujours ce courant contre de 0.5 nds. Il ne reste pas grand chose pour commencer à parcourir nos 2000 miles jusqu’à Salvador !!

Dans un épisode de moteur, j’en profite pour hisser un bout de grande voile (2 ris) pour stabiliser le bateau afin d’avoir un peu plus de confort pour dormir. Le vent n’est pas avec nous, mais la petite houle est présente et plutôt désordonnée. Ça donne du roulis et ce n’est pas bon pour s’endormir.

Ah oui j’oubliais, pendant que nous désespérions (surtout moi !) d’avoir un peu d’air, la pièce réparée auparavant du capteur d’angle de barre du pilote automatique est tombée.  Heureusement j’avais été prévoyant, elle était assurée par une garcette qui a fait tout son travail. La pièce sera donc à refaire ou tout au moins à refixer et en mieux si on veut pouvoir se servir de ce pilote, indispensable quand on avance au moteur ! Petite précision, ce travail va être à faire avec le bateau en marche et peut-être en me mettant dans la jupe arrière pour le faire !!

Dans une manœuvre d’empannage, tentée par Joëlle, une butée du chariot d’écoute de grand voile lui reste dans les doigts ! Elle est trop costaude ! Encore une réparation à mettre au menu des prochains jours !

Donc vers les 10h du matin le vent semble s’établir du Nord-Est et commence à nous pousser dans le bon sens mais toujours avec ce petit courant contre ! Ce ne sera que dans l’après midi que j’affalerai la grand voile complètement car elle dévente le génois. Au bout de 24h de route, nous n’avons parcouru que 84 miles à la place des 120 escomptés en moyenne sur cette traversée ! Ouf, voilà l’alizé, nous avançons à 5 à 6 nds sur le fond et le courant est plutôt avec nous depuis ! Il était temps !

La pièce du pilote automatique est réparée et refixée à sa place, sans avoir à me mettre dans la jupe. Tant mieux car en avançant cela aurait demandé de m’arnacher et je m’y voyait assez mal ! la butée du chariot d’écoute est remplacée par une neuve (prévue dans les pièces de rechange embarquées !) et nous sommes, enfin je suis plus serein.

Merci Joëlle de n’avoir pas montrer ton inquiétude en même temps que moi !

Comme il ne faut pas perdre la main pour le bricolage, c’est au tour de la pompe des WC de ne plus vouloir faire son travail.

3 démontages, nettoyage et changement de clapets et membrane seront nécessaires.

Des poissons volants atterrissent sur le pont de Kéjadenn et nous les stockons au frigo en attendant de les passer à la poêle. La vie à bord prend son rythme et petit à petit les choses se posent.

Les quarts toutes les 6 heures. Cela nous permet d’avoir une bonne nuit de 6 heures de sommeil (lien) et ça compte !

Les repas sont surtout préparés par Joëlle.

et les petits entretiens surtout par moi (voir plus haut !). Pour les réglages de navigation, nous nous partageons les tâches en fonction des quarts.

La pêche n’est pas aussi productive que nous l’espérions. Les poissons sont plus rares ou plus méfiants !?

Équateur passé au petit matin (6h40 UTC) le samedi 21 décembre 2019,

Jusque là nous avons pu profiter de l’alizé du Nord-Est et la moyenne est assez bonne mais un peu moins de 5 nds tout de même !

Quelques grains bien noirs, même la nuit …

… nous ont arrosés copieusement, mais sans nous donner énormément de vent en plus.

Des tentatives de récupération d’eau de pluie (lien) ont été au programme de ces temps humides. Même si nous disposons, au départ, de 400 litres d’eau, il faut penser à l’économiser et donc aussi à profiter des cette manne céleste douce et bien faisante !

La douche (lien) est une activité fréquente dans ces latitudes chaudes ! il nous faut de l’eau de mer ! Il y en a tout plein autour, mais il faut pouvoir remplir le seau (sans arrêter le bateau !!) (Lien)

Ce n’est qu’après avoir passé la ligne que nous touchons des vents de Sud-Sud-Est qui nous obligent à naviguer près du vent. Ce n’est pas notre allure préférée, loin de là ! Le bateau est en permanence penché et il faut se transformer en dahu pour se déplacer !

Le vent a même le toupet de « refuser ». Pour les non initiés, cela veut dire qu’il nous oblige à changer notre cap car il vient de temps en temps exactement de là où nous voulons aller ! Il y a même un moment où nous avons viré de bord pour reprendre la bonne route mais le courant équatorial et le vent changeant nous ont dissuadés de continuer dans cette direction !

C’est donc pendant pas loin de 5 jours que nous avons navigué au près, avec des vents de 20 à 25 nœuds et une mer pas trop courte !

Cela nous nous a pas trop empêché de regarder les nuages,

D’autres activités sont aux programmes de toutes ces journées ….

Elle fait aussi un peu d’entretien et notamment l’étendage de la housse de couette (lien) qui a pris l’eau car l’aération avant tribord fuit quand la vague passe par dessus !

Jusqu’au bout de ce voyage, nous avons eu le vent plutôt Sud que Est et les épisodes moteurs ont été plus nombreux sur la fin…

2 grands dauphins (environ 3.50 m) viennent jouer dans notre étrave, le service d’accueil est vraiment top, nous adorons.

17 jours de traversée et nous amarrons Kéjadenn au ponton visiteurs de la Marina du Terminal de Nautico, au pied de l’Elévador Lacerda, à Salvador de Bahia.

Nous voici donc au Brésil !!! ……..

1ère traversée !

C’est toujours un peu stressant que de commencer une traversée ! même si elle ne dure que quelques jours !

Pour Madère, ou plutôt Porto Santo, nous prévoyons 4 à 5 jours en fonction des conditions de vent et de mer. Les côtes qui disparaissent de notre vue, en dehors de quelques phares, la première nuit et dans le lointain, sont vite remplacées par les silhouettes des cargos, de jour, ou leurs simples feux de navigation, la nuit !

Un début de trajet un peu lent, peu de vent, nous oblige à mettre le moteur assez longtemps pour rejoindre une zone un peu plus ventée. Une mer assez désordonnée nous procure un inconfort important, surtout la nuit ! Le bateau roule dans la houle qui vient de Gibraltar alors que le vent peine à s’établir concrètement.

Puis du vent, enfin, et même pas mal (15 à 20 nœuds) ! Sa direction, Nord à Nord-est, est bonne et nous pousse dans la bonne direction. La mer est toujours un peu hachée et le roulis toujours gênant et fatigant !

Nous croiserons aussi, surtout de nuit, des bateaux de pêche, sur des zone de « hauts fonds ». C’est à dire 80 m ou 100 m de profondeur alors que partout autour, il y a entre 3500 et 4500 m. Et puis comme tout va bien, il faut bien que quelque chose se mette à tourner « ovale » ! Le frigo, encore lui, tourne de plus en plus souvent pour de moins en moins de froid ! Résultat : nos batteries, déjà bien âgées, ne supportent pas ce genre de traitement et s’affaiblissent de plus en plus. Qu’à cela ne tienne, on va les recharger avec le moteur …. Elles sont TOUTES à plat et le moteur refuse de démarrer !

Nous sommes en pleine nuit sans lune et l’électricité du bord est au plus faible ! Nous coupons tout, sauf une loupiotte à la table à carte et le feu de navigation (qui nous signale aux autres navires !). Et puis nous ressortons les bonnes vieilles méthodes de navigation, la carte et l’estime. Pour l’estime nous sommes bien aidés par le GPS de la VHF portable qui est sur piles (il va falloir l’économiser +++). En faisant cela nous nous rendons compte que sur la carte (c’est la même qu’avec Men-Kar !), nous sommes au même endroit à la même date, avec quelques heures de différence et seulement 25 ans d’écart ! On aurait voulu le faire exprès, qu’on y serait pas arrivé !

Et puis après 4 jours à peine, l’île de Porto Santo est apparue devant l’étrave ! Nous avons fait quand même une bonne moyenne et les 5 nœuds sont bien là après quelques pointes à 8 nœuds et quelques « mous » à moins de 3 nœuds !