La côte nord du Brésil est essentiellement faite de dunes et d’îles de sable entre lesquelles il est parfois possible de naviguer.
Jericoacoara
C’est une envie importante de revoir ce site de dune de sable qui nous amène à nous arrêter à cette plage ! L’escale faite avec Men-Kar et Socorro avait été marquée par un épisode de débarquement à la plage assez épique, avec remplissage des annexes et le retour au bateau était aussi très périlleux !
Une arrivée au matin vers ces dunes vertes et jaunes ….
Ce coup-ci, nous avons décidé de ne pas chercher à descendre sur le sable de la dune et de nous contenter de l’admirer à partir du mouillage.
c’est très joli ! Nous ne sommes pas les seuls
(Oui oui ce sont des gens sur la dune !)…à vouloir admirer le coucher du soleil à cet endroit !
Un bon temps de repos et quelques photos avant de repartir en fin de journée pour aller jusqu’à l’archipel de São Juan et à l’île de Lençois (3 jours plus loin !)….
Un vent en « dent de scie » avec des périodes où nous avançons à plus de 7 nœuds qui nous obligent à réduire un peu les voiles, et des périodes moins ventées qui nous ralentissent. L’arrivée pour la marée haute du soir, avant la nuit, est compromise ! En cours de route nous croisons pas mal de pêcheurs et des bouées lumineuses. En voulant passer, au moteur pour palier au manque de vent, entre une bouée et le bateau de pêche (idée du capitaine), nous prenons un filet dans l’hélice. Calage du moteur et bordée de jurons de toutes sortes en vers les idées du capitaine qui ne sont pas toujours très adaptées !!!
On essaie de couper un bout de ce qu’on peut attraper avec la gaffe mais ça ne suffit pas et il faudra attendre (quelques 15 minutes) que le pêcheur arrive, nous engueule en portugais et coupe les deux bouts de son filet sans plus de demande de sa part. Nous remettons les voiles pour que Kéjadenn puisse avancer en espérant que le vent ne nous abandonne pas !
Ça freine beaucoup ces morceaux de filet qui nous restent accrochés à l’arrière ! Aussi nous reprenons la gaffe et remontons ce qui peut l’être afin de diminuer cette « ancre flottante » en tailladant ce qui reste de visible à l’arrière du bateau.
Il fait toujours nuit et je n’ai pas dormi car cela c’est passé juste au changement de quart. Je vais donc faire un petit somme, qui n’en sera pas un mais qui me permet de relâcher un peu les tensions de fatigue et d’énervement.
Comment on fait pour entrer dans la rivière sans moteur ? Et comment on va pouvoir retirer ce morceau de filet de l’hélice ? Est-ce que le vent va nous aider ? Ne ferait-on pas mieux de mettre en route vers Cayenne comme ça ? etc. etc….)
Le jour se lève et nous trouve plus ou moins à l’arrêt dans la baie de Lençois où le courant de la marée montante nous emmène vers notre destination, l’entrée de la rivière de Lençois.
Joëlle, en apnée, va voir comment c’est dessous. Mais même avec un couteau bien affuté, il y en a beaucoup trop. Par contre l’eau est assez claire pour voir ce qu’on fait ! Décision de prendre la bouteille de plongée et de tenter l’aller décrocher ce frein.
Cela me prendra plus d’une heure et demie, je viderai presque toute la bouteille et en m’aidant de couteaux, pinces, cutter et même d’un winch pour tirer sur le nylon du haut du filet qui était pris dans la bague hydrolube, nous arrivons à nettoyer l’arbre et l’hélice afin de remettre le moteur en fonction. Essais en avant et en arrière et ça fonctionne bien alors en route !
Avec un peu de retard nous arrivons à la ponte Gino, l’entrée de la rivière, la marée ne nous a pas attendue et nous y mouillons en attendant la renverse du soir pour aller au pied de la dune de Lençois…
Ilha de Lençois
Décrire ces dunes et l’ambiance qui en émane n’est pas de mon niveau de prose aussi je laisse les photos parler d’elle-même.
Il attend un « taxi » ? Ah oui ! Le voilà. Où sont les pêcheurs ? Sur la dune car c’est l’endroit où il y a du réseau pour téléphoner !!
Du sable et encore du sable avec des dessins faits par la pluie et le vent ….
Poisson de sable échoué en haut de la dune.
Nous y voyons deux visages, et vous ? Joli voilier !
Sirène sur volutes de sable.
Nous sommes le seul voilier au mouillage, mais …
… Kéjadenn n’est pas seul … Les pêcheurs aussi mettent des voiles ! Et même sur un trimaran !
Le village vu de la dune … … et de l’intérieur.
Petit pont de fortune ! Moqueca à la poussada … excellente ! Ça sèche ! Les nombreuses chèvres broutent les herbes de l’estran.
Petit déjeuner bien garni … … et crevettes pour le dîner !
En face des dunes, c’est la mangrove. L’eau est verte ici et la baignade très agréable si on fait attention au courant ! Pôr do Sol : Coucher du soleil du haut de la dune ! Récupération de l’eau de pluie !
C’est un petit paradis ! Mais comme toutes les bonnes choses il y a un revers à la médaille : ce sont les nonos. Petits moustiques assez virulents qui débarquent surtout le soir !
Après 4 jours passés dans cet environnement de mer et de sable, très reposant et calme, nous remettons en route vers le large en direction de La Guyane sur une mer noire !