Nous voici donc arrivés à Horta sur l’île de Faial dans l’archipel des Açores !
Mais avant de vous conter ces îles, je vous mets quelques mots sur notre trajet !
En effet nous avons navigué pendant 24 jours pour aller de la Martinique aux Açores. C’est un trajet de 2250 miles nautiques (environ 4000 kms), si on le fait en ligne « droite » (je mets des guillemets car la terre est ronde et la ligne droite est un peu courbée !).
Nous sommes donc partis comme je vous le disais dans l’article précédent le vendredi 21 mai 2021 à 10h30 après avoir fait un dernier plein de gasoil à la marina du Marin.
Les premiers jours, ceux qui nous servent à nous amariner, ont été assez mouvementés. Non pas par des conditions difficiles mais simplement que nous étions au près (pas serré car Kéjadenn ne l’aime pas et nous non plus !), et qu’à cette allure là ça cogne dans la vague et c’est toujours penché !
A force on s’habitue un peu ! C’est sans doute ce qui nous a permis de tenir comme ça pendant un peu plus de 13 jours !!
Je mets une « petite » vidéo qui essaie de montrer les différents états de la mer que nous avons rencontré ! Attention, les personnes sensibles au mal des transports seront peut-être un peu « remuées » ! Accrochez vous à votre fauteuil et n’essayez pas de vous tenir à votre écran !
Donc au bout de ces 13 jours au près, nous avons effectué un virage à droite (Voir la carte précédente !) en profitant d’un jour ou le vent était absent ! Et oui ça arrive aussi de se retrouver sans vent ! C’est la patience , en attendant qu’il revienne, ou on allume le moteur ! Mais là il faut gérer les réserves de gasoil, qui ne sont pas illimitées et qui ne nous permettent pas, en tout cas, de faire la traversée au moteur ! On a, en tout et pour tout, 180 litres et le moteur consomme entre 1.5 et 2 litres à l’heure en fonction de comment on met l’accélérateur ! Donc le compromis c’est de ne pas avancer trop vite car il est gourmand, mais d’avancer quand même pour espérer trouver du vent plus loin !
Je vous disais tout à l’heure que la route était de 2250 miles nautiques en ligne « droite » et vous pouvez vous douter que ce serait trop facile que de faire la ligne « droite » ! Le vent venant de l’Est en oscillant du Nord Est au Sud Est le premier bord au près, celui de 13 jours, c’est soldé par une montée vers le nord assez importante mais le « gain » vers l’Est est resté assez modeste (voir la carte !). C’est donc un ajustement permanent de la route en fonction du vent, en force et en direction !
Après ce virage à droite, nous avons eu des vents venant tantôt du Sud, du Nord, de l’ouest et même à la fin du Nord Est !! Quand il n’était pas absent, il était quand même assez souvent de l’Ouest et ça nous a bien poussés vent arrière avec les deux voiles en ciseaux !
Vent arrière …. … On a même réussi à monter à presque 7 nœuds !!
Ne nous plaignons pas des calmes plats, car ils nous ont permis d’admirer des cachalots ! Oui nous avons eu, à nouveau cette chance de voir deux femelles accompagnées de leur petit. Nous avons aperçu, tout d’abord, un cachalot soufflant régulièrement et à ses côtés deux autres beaucoup plus petits soufflant plus souvent et moins fort ! Dans un 2ème temps, nous avons aperçu, à l’écart, un autre grand cachalot qui rejoignait les 3 autres, puis distinctement les deux grands avec chacun un petit à côté ! De là nous en avons déduit qu’il s’agissait de 2 femelles et leur progéniture.
Elles ont continué leur chemin tranquillement, sans s’occuper de nous et au bout d’une vingtaine de minutes, nous avons repris notre route qui était l’inverse de la leur !! Quelques jours plus tard, dans un autre moment de clame plat, nous avons croisé un autre cachalot solitaire et traçant gentiment sa route inverse à nous. Nous ne l’avons pas suivi car il a sondé au bout de 10 minutes d’observation ! Ces moments restent bien marqués dans nos mémoires car ils sont assez rares et très apaisants !
Pendant ces jours en pleine mer, nous alternons les quarts de veille. Il n’y a pas beaucoup de circulation mais quand même, ce serait dommage de rentrer en collision avec le seul sur l’eau avec nous ! Voici quelques photos et/ou vidéos de nos activités….
dav
La cuisine, cela va sans le dire ! Mais ça n’est pas tous les jours facile !!
Mais le résultat est toujours excellent et apprécié !
Déjà une moitié de mangée, je n’ai pas eu le temps de prendre la photo de l’entier !! Huuummmm !!
Dans cette traversée, nous ne sommes pas seuls. S’il fallait tenir la barre 24h / 24h, nous ne tiendrions pas tout ce temps ! Nos compagnons infatigables, ou presque, sont Bonnie et Clyde ! Je vous en déjà parlé lors des précédents grands trajets car ils sont là depuis le début et toujours fidèles. Bonnie tout d’abord car c’est elle qui travaille le plus souvent. C’est notre régulateur d’allure. Elle conserve un cap par rapport au vent. Elle est précise et ne ronchonne jamais (c’est pas comme moi !). Elle ne demande pas beaucoup d’énergie, juste des soins d’entretien léger aux escales. Le seul inconvénient de Bonnie est que si le vent tourne, le bateau aussi !! ça n’est pas grave sur quelques degrés mais quand il passe du sud à l’ouest , Kéjadenn ne va plus sur la bonne route ! Il faut donc veiller à ces changements de vent pour rester dans le bon cap.
Clyde est moins souvent à la barre car nous lui réservons les périodes sans vent, où Bonnie ne peut pas assurer son rôle. Il tient bien le cap qu’on lui donne mais demande beaucoup d’électricité, il est assez gourmand ! Comme le moteur tourne quand il travaille, ça n’est pas trop grave. Son entretient est un peu plus mécanique et électronique, donc plus complexe ! Mais nous ne nous en séparerions pour rien au monde, à moins d’une mort certaine de ces composants !
Je ne vais pas oublier celles qui nous ont emmenés à bon port : Nos voiles !
Je vous ai parlé plus haut de ces cachalots croisés par temps très calme, mais nous avons eu aussi la visite de quelques dauphins venant jouer à l’étrave ! Eux aussi ils meublent nos journées de ces joies introuvables ailleurs !
Nous avons « traverser » des espaces entiers de sargasses pendant la première partie de ce trajet. Il en fallait nettoyer la « pelle » de Bonnie toute les heures et même plus souvent à certains moments ! (Lien pour explications !)
Nous avons croisé aussi une multitude de « Vaisseaux Portugais ». Non ce ne sont pas des navires battant pavillon portugais, mais des animaux de la famille des méduses (lien pour explications scientifiques !)
Ça se prend dans la roue du lock et le bloque !
Attention en le nettoyant car les filament, même coupés sont très urticants !!
La vue d’un oiseau, en pleine mer est censée annoncer l’approche d’une terre !! Mais des Pétrels, nous en avons vu presque tous les jours ! Je n’ai pas réussi à savoir si c’était les mêmes qui nous suivaient depuis la Martinique. Mais ils étaient là souvent à planer sur les vagues à quelques centimètres de l’eau !
Les moments de « pétole » sont aussi une source d’inspiration pour les photos et/ou vidéos. Je vous en mets quelques exemples divers et variés …
Des nuages de toutes formes … Des couchers de soleil …. Des bleus extraordinaires ! … presque tous les soirs !
Quand il n’y a pas de vent nous nous permettons des fantaisies !
Ce bleu est tellement attirant ! Mais nous prenons toutes les précautions afin de ne pas nous retrouver seul au milieu de l’océan et Kéjadenn qui partirait sans nous !
Ces alternances de vent (15 et même 20 nœuds !) et de pétole (mer lisse et calmes plats !) nous ont tout de même permis d’avancer et de rejoindre Horta de Faial en 24 jours et demi. Nous avions prévu environ 28 jours ! Nous avons donc été « vite » !!
Arrivés de nuit (2h du matin pour nous et 4h pour les Açores !) nous nous mettons sur ancre dans le sud de l’avant port en faisant discrètement pour ne pas réveiller les voisins ! Puis nous attendrons le matin pour prendre contact avec les autorités locales et sanitaires (COVID oblige !!). La suite, je vous la mets dans le chapitre suivant sur nos pérégrinations dans l’archipel des Açores … Ce sera en fonction de la qualité des connexions internet sur chaque île !!